Gen Z, vraiment un effet sur les attitudes au travail ?
🔵 C’est ce dont voudraient nous convaincre des articles récents du FT ou du Figaro à propos de la génération Z, née entre 1997 et 2012.
🔵 C’est un bon thème de buzz et c’est le temps des marronniers de l’été.
Pourtant, les différentes études montrent que ce n’est pas le cas et ne décèlent pas d’effet génération vraiment marqué.
🔵 C’est ce que documente d’ailleurs très clairement Suzy Canivenc, après d’autres, dans son ouvrage au titre explicite : ‘’les jeunes, des travailleurs comme les autres’’ (2024).
✅ En effet, les jeunes générations auraient plutôt tendance à exprimer tout haut ce que les autres pensent tout bas, à quelques accents propres près.
✅ C’est que, comme un train peut en cacher un autre, plusieurs effets interfèrent pour donner le sentiment d’un effet générationnel :
➡ ‘’l’air du temps’’ qui influe en fait sur toutes les générations. Par exemple la recherche d’un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle ou de sens
➡ Un effet du cycle de vie professionnelle, plutôt lié à l’âge et à la progression de carrière : à 25 ans on ne se pose pas les mêmes questions qu’en milieu ou fin de carrière
➡ L’effet de génération ou de cohorte, à proprement parler, influencé par le contexte socio-éducatif qui a prévalu pendant l’enfance et l’adolescence. Par exemple le covid pour la génération Z. Selon une étude cité par le FT, cette expérience induirait un besoin de plus grande sécurité matérielle l’amenant à s’orienter davantage vers des MBA que la génération précédente. L’éducation bienveillante dont elle a bénéficié change ainsi le rapport à l’autorité.
✳ L’étude, très intéressante, Malakoff Humanis, de décembre 2022 sur ‘’Engagement, fidélisation et attractivité des entreprises’’
( https://lnkd.in/eBcyejBZ ), met bien en évidence que les aspirations professionnelles des salariés en France sont très convergentes, entre générations, autour d’un triptyque commun : rémunération, équilibre vie privée, flexibilité. Avec néanmoins quelques accents spécifiques propres aux jeunes générations : avoir plus d’autonomie, être plus impliqué dans les décisions importantes, un plus grand intérêt pour les questions de développement durable.
✴ c'est une curieuse alchimie que cette interaction complexe entre l’air du temps, le cycle de vie professionnelle et l’effet de génération. Les mentalités collectives bougent tout en étant à peu près alignés entre générations
