Syndrome de l’imposteur, avantage comparatif ?

Je suis toujours étonné de voir des dirigeants brillants m’avouer qu’ils souffrent d’ un sentiment d’imposture. Paradoxalement, et à leur insu, ce fut certainement un des moteurs de leur réussite professionnelle, en les amenant à travailler plus et mieux, en étant attentif aux points de vue des autres et aux feedbacks, à faire preuve d’humilité. Einstein, parait -il, était sujet au dit syndrome.

🔵 Ce sentiment d’insécurité injustifié, qui donne le sentiment de ne pas mériter la place que l’on occupe et de craindre, à tout moment d’être démasqué, a été mis au jour en 1978 par les psychologues américaines Pauline Clance et Susanne Imes.

🔴 Parler de syndrome est discutable, ont-elles reconnu par la suite, car ce sentiment d’imposture touche, à des degrés variables, la plupart d’entre nous  et comporte, ce que l’on a mis en lumière, au cours des derniers années ( Adam Grant, Basima Tewfik), des effets bénéfiques, également, pour peu qu’il reste modéré.

⚫ C’est une ‘’maladie du siècle’’ qui guette tout particulièrement les perfectionnistes, dans un monde qui survalorise la compétition et la performance.

➡ Elle les conduit à sur-travailler  pour assoir leur légitimité et éventuellement, en cas de refus de l’obstacle, à procrastiner.

➡ A l’opposé du syndrome de l’imposteur, on a pointé l’effet Dunning – Kruger, basé sur le constat que l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que la connaissance, et que cette sur-confiance peut parfois être prise pour de la compétence. C’est dans cette catégorie en particulier que se recrutent les vrais imposteurs!

➡ Le sentiment d’imposteur est nourri par des peurs acquises dans l’enfance et l’éducation. Peur de se tromper, d’être jugé, de décevoir, d’être rejeté,  bref peur d’échouer et d’’être démasqué . Et, en même temps, comme le note très justement Kevin Chassangre, spécialiste de la question, la peur de réussir car le succès va amener de nouvelles exigences, . Cela peut être épuisant !

➡ Le sentiment d’imposture est, souvent, un aiguillon, un moteur. Il va accompagner des personnes du coup très motivées et engagées qui vont donc être, ultime pied de nez,  plus naturellement portées vers la réussite professionnelle.

⭕ Il génère toutefois de l’inconfort et de l’anxiété.

⭕ Si ceux-ci sont trop fort, on pourra se tourner vers une thérapie. Sinon, un accompagnement en coaching peut être utile.

▶ En aidant à analyser les manifestation de ce sentiment d’imposture,  les peurs, émotions et les ressentis en jeu. En apprenant à devenir moins perfectionniste, à être plus indulgent avec ses erreurs, à dompter l’angoisse liée au risque d’échec, à s’accepter tel que l’on est, à se libérer du regard des autres, en leur faisant plus confiance, en sollicitant, si besoin, leur aide.

▶ Il est important également de contextualiser l’approche pour aider à apprécier la manière dont le cadre professionnel peut influer, aider ou aggraver.

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