Être gentil, un obstacle à la réussite professionnelle ?

C’est une question que l’on m’a souvent posé.

Tout dépend ce que l’on entend par gentillesse et réussite professionnelle. Réussir sa carrière ou réussir sa vie ?

La gentillesse a, de longue date, mauvaise réputation. Elle ne correspond pas à l’archétype du ‘’winner’’, agressif, arrogant. Mais pourquoi faudrait il être méchant  pour réussir?

La gentillesse, le fait d'être aimable, attentif, à l'écoute, ’est un état d’esprit, une manière de voir le monde et autrui à priori sous un jour favorable .

Etre gentil n’implique pas d’être ‘’trop gentil’’ et n’exclut ni la fermeté ni l’exigence. Cela ne veut pas dire non plus qu’il faut être gentil avec tout le monde si l’autre ne le mérite pas !

Être gentil est-il un obstacle à la réussite professionnelle ?

La gentillesse prédispose à des qualités considérées comme très importantes aujourd’hui dans l’univers managérial : bienveillance, empathie, esprit d’équipe.

C’est, en effet :

-       un atout pour bien faire son job de manager, en étant en accord avec ses valeurs et y trouver de la satisfaction.

-       un élément clé dans les relations interpersonnelles : tout le monde préfère travailler avec des gens ‘’gentils’’ plutôt que agressifs ou toxiques.

-       un ingrédient fort du charisme et du leadership. On est prêt à se laisser influencer et entrainer par quelqu’un de gentil .

-        un état d’esprit qui favorise aussi la confiance, terreau et ciment de l’esprit d’équipe.

Est-ce un atout pour ‘’conquérir le pouvoir’’ ?

Dans le passé l’agressivité, voire la toxicité,  étaient souvent payantes. Mais les temps changent :  la gentillesse est porteuse de valeurs plus en en adéquation avec l’évolution des valeurs des entreprises et managériales.

Certes, cela dépend des organisations et de leur culture qui vont plus ou moins valoriser en pratique ces attitudes et les reconnaitre dans la sélection et la promotion de leurs managers et dirigeants.

Malheureusement, il y’aura probablement toujours un espace pour la promotion de dirigeants toxiques, suffisamment habiles et manipulateurs pour tirer avantages des ‘’unconscious bias’’’’ des processus de sélection et des restes d’une culture ‘’viriliste’’.

Très bonne nouvelle ! Des recherches en cours menées à l’Université d’Iowa, compilant 300 études, invalident le vieil adage’’ nice guys finish last’’ et concluent même :’’niceness can actually help put someone ahead in the workplace.’’.

Etre gentil n’exclut pas l’affirmation de soi, la fermeté, d’être attentif à faire valoir ses réussites et à négocier fermement promotions et rémunérations. Et de choisir, si possible, son entreprise en conséquence.

Pour cela, il peut néanmoins être utile de travailler sur soi, pour bien identifier ses valeurs, ses émotions et ses peurs (peur du conflit, du rejet, du manque de confiance), de savoir poser des limites à sa gentillesse, de savoir dire non.

C’est ce que nous faisons dans mes coachings.

 

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